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Toutes les entreprises sont à la recherche de la performance et de la réussite. Mais beaucoup sont finalement freinées par une organisation souvent trop rigide qui limite la performance et l’innovation des équipes plutôt que les encourager. L’entreprise libérée tente de s’affranchir des modèles habituels afin d’accroître à la fois le bien-être de ses salariés et ses performances tant techniques que financières.

De l’origine des entreprises libérées

Isaac Getz, professeur à l’ESCP Europe, a décrit en 2009 ce qu’il a décrit comme l’entreprise libérée. Son travail provient de l’observation du fonctionnement de grandes entreprises comme Gore, Favi (équipementier automobile picard) ou encore Poult (biscuiterie). D’autres exemples peuvent être identifiés à travers le monde. En France, le groupe Mulliez (avec notamment sa franchise Kiabi) et Michelin notamment s’intéressent de très près au concept d’entreprise libérée.

Abandonner la structure classique, pour ne pas dire historique d’une entreprise, pour un modèle plus souple, plus libre, plus efficace et par conséquent au final, plus performant, semble plutôt tentant non ?

Comment reconnaît-on une entreprise libérée ?

Dans une entreprise « classique », le poids de la bureaucratie se fait sentir dans tous les domaines. Pour le bien de tous et le bon fonctionnement des différents services, de nombreuses procédures sont mises en place, avec des processus informatisés, des contrôles, des comités, des réunions…

Un grand nombre de règles sont mises en place pour expliquer aux employés comment ils doivent travailler. La place laissée au risque, à l’innovation et à la création est donc plus que limitée. Il s’ensuit une forte démotivation des salariés, un turn-over important, et des performances amoindries par rapport à ce qu’elles pourraient être. On reconnaît une entreprise libérée à son absence de hiérarchie et de contrôle. Les employés sont responsabilisés et disposent d’une grande autonomie.

Les objectifs sont clairement mis en avant et non plus les moyens de les atteindre, comme les procédures mises en place dans une structure classique. Lorsqu’un salarié a un objectif à atteindre, il est libre de choisir les moyens qu’il va devoir utiliser pour y parvenir, sans avoir à suivre de procédure stricte ou obtenir un accord de sa hiérarchie. Il est lui-même son propre contrôleur.

Quels avantages pour une entreprise libérée ?

Certains managers encore attachés à de vieilles valeurs et habitudes penseront sans doute que ces salariés profiteront de la souplesse de cette organisation pour frauder, travailler moins, et au final profiter de la société. Mais au final, l’entreprise libérée fait plutôt ses preuves.

En grande majorité, les salariés engagés dans ce type d’entreprise sont des passionnés, qui s’investissent beaucoup plus dans leur travail qu’ils ne le feraient s’ils étaient bridés par une bureaucratie lourde.

Quant aux éventuelles fraudes que l’on pourrait craindre, notamment sur le temps de travail, les montants concernés restent bien inférieurs aux coûts liés à la mise en place et à la maintenance d’une structure hiérarchique pyramidale classique ainsi qu’aux contrôles associés.

L’entreprise se retrouve donc au final avec des salariés beaucoup plus motivés et impliqués dans la réalisation de leurs objectifs et de la réussite de l’entreprise. Les performances sont donc accrues et pérennisées.

Comment libérer l’entreprise ?

Difficile en France de se soustraire au modèle classique. Dans un pays où la planification et le contrôle sont culturels, il est compliqué de se défaire de la structure hiérarchique. L’habitude de séparer les équipes de conception et de réalisation, bien que souvent contre-productive, est bien ancrée, tout comme le fait d’avoir une structure hiérarchique.

Par conséquent, même si le concept d’entreprise libérée n’est pas récent, il n’est pas encore très répandu, car peu connu. Il est clair que les personnes visant une carrière de manager risquent fort de ne pas être intéressées. Il est nécessaire pour être réellement efficace de laisser son ego de côté et de se mettre au service de l’entreprise de façon générale, et plus particulièrement au service des autres membres de l’équipe, tous traités comme des égaux.

Le pouvoir n’est pas un but ni une fin en soi. Le bien-être, la satisfaction, l’efficacité et la performance sont les maîtres mots de cette nouvelle organisation.

L’entreprise libérée a-t-elle de l’avenir ?

Isaac Getz continue aujourd’hui plus que jamais avec l’aide d’autres personnes de promouvoir l’entreprise libérée. Aucun label «entreprise libérée» n’existe, aucun contrôle n’est mis en place à ce sujet, ce qui serait d’ailleurs véritablement contraire à l’esprit.

La libération des entreprises est avant tout une affaire de dirigeants, qui ont seuls le pouvoir de faire bouger les choses. Mais il semble évident que cette libération intéresse plus les salariés que les managers. Le besoin de libération et d’autonomie est généralement revendiqué par ceux qui peuvent être libérés, pas par leurs « dirigeants », qui pourtant auraient à y gagner en termes de performances et de qualité de vie et de travail.

La richesse d’une entreprise tient en grande partie de ses salariés, et les libérer permettra de libérer également leur créativité.

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